Danae

Et donc, je suis.

Mardi 22 janvier 2013 à 18:34

Roulements de tambours... 
Rien ne va mieux. 

Anthony a été voir un chirurgien, a priori, c'est inopérable. 
Imaginez. Vous vous faites agresser, pour rien, par six ou sept personnes (le nombre, huit mois après, reste toujours à déterminer pour moi) gratuitement, violemment, vous et votre compagne, l'affaire est jugée, et mal jugée évidemment, vous gardez les séquelles physiques de cette agression, ainsi que les séquelles psychologiques mais votre travail, votre famille, la justice, semble dénigrer ces maux, vous tombez en dépression, n'arrivez pas à vous sortir de cette situation dans laquelle chaque jour chaque nouvelle angoisse, peur, chaque nouveau mal, nouvelle douleur, paraît insurmontable. Vous tentez tant bien que mal de vous fixer des objectifs tangibles pour ne pas vous enfoncer plus que ce n'est déjà le cas. Premièrement, vous faire opérer du nez, car une grosse douleur est restée depuis cette agression ainsi qu'une grosse cicatrice que vous portez tous les jours à la vue du monde, vous tentez d'avancer, et le chirurgien que vous vous décidez enfin à voir, après des mois d'angoisse et de procrastination vous balance un clair et sec : "C'est inopérable. " ("Vous garderez cette douleur toute votre vie. ")
Au nom de la loi, cette douleur définitive et tous les maux causés par cette agression vaut 2000 euros. C'est le montant des indemnités accordées à Anthony.
Je vous laisse juger. 

Ma douleur a moi ne vaut rien, à quoi fallait-il s'attendre ?
Les personnes qui nous ont agressées ne travaillent pas. Evidemment je parle des deux accusés, car les nombreux autres n'ont jamais pu être inculpés, car soit disant inconnus des deux prévenus... Ils ne travaillent pas, vivent du RSA, des allocations, quand nous deux travaillons dur, dans des métiers difficiles, quand nous deux perdons chaque jour de l'argent depuis ce jour, quand chaque jour nous perdons un peu plus de force face à... face à... 

Il ne faut pas baisser les bras. 
Nous nous aimons, nous sommes toujours aimés, depuis plus de quatre ans et demi, il ne faut pas baisser les bras. 
C'est dur... 
C'est dur de se voir chaque jour un peu plus s'effacer, voir ses forces diminuer, se voir devenir plus faible, plus petit encore que la veille... 
Parfois je me fais peur, et je me dis que de m'en rendre compte prouve que rien n'est perdu. Je ne suis pas encore sous un train, sous l'eau, ou ailleurs. Cette sensation n'est pour l'instant qu'une sensation de l'âme. 
Ma vie passe. Notre vie passe... Elle pourrait être si belle. C'est injuste... 

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