Danae

Et donc, je suis.

Mercredi 26 décembre 2012 à 11:45

J'étais déprimée avant hier, un peu hier, pas mal aujourd'hui, et je mise aussi sur demain. J'essaye tous les jours de te rendre plus fort, mais je suis molle à l'intérieur, comment me prendre au sérieux ? Quand je te dis je te promets que ça ira mieux, ma voix hésite et tremble. Et à moi, est-ce que je me le promets ? Est-ce que j'y crois ? J'ai peur.

Je suis fatiguée. 

Heureusement, je t'ai. 
Si je ne t'avais pas, Anthony...


"Anthony, je vais prendre la parole parce que je sais que l'homme d'1m93 est un grand timide mais je vais parler pour deux. On s'est rencontrés par hasard il y a cinq ans, effrayés par nos sentiments, mais on ne s'est plus quittés, et on ne se quittera plus. Quand je t'ai rencontré, c'est comme si je m'étais rencontrée moi, tu es moi, tu es comme moi, tu es l'être que je cherchais sans le savoir, tu es l'homme de ma vie, mon meilleur ami, mon bébé, mon oxygène, mon ange. Tu es grand et fort et pourtant j'ai toujours envie de te protéger, et j'ai peur quand tu te coupes le bout du doigt, et j'ai peur quand tu te cognes contre une table, et j'ai peur quand tu te brûles avec ton café, et j'ai peur quand tu es triste, et j'ai peur quand tu doutes, et j'ai peur quand tu as peur. Mon namoureux tu es tout pour moi. Je ferai tout, pour toi. Je n'ai jamais été plus sûre d'une chose que de nous, moi l'éternelle angoissée. Tu vois, les temps ont été durs pour nous, pendant longtemps, et j'espère un jour croire en mes mots quand je dirai que tout ça est derrière nous et que tout ça nous a rendu plus forts. En attendant je suis là pour toi, autant que tu es là pour moi. Je serai là tous les jours, tous les matins et tous les soirs comme depuis cinq ans, j'aimerais chaque matins me réveiller à tes côtés et chaque soir m'y coucher, comme depuis cinq ans. Je continuerai d'aimer ton sourire et tous tes regards que je connais pourtant par coeur. Je continuerai à te croire si fragile que je te donnerai la main pour traverser la route, comme un enfant que l'on protège, car tu es tout pour moi, et comme je tiens à la vie, je tiens à toi. Et comme je protègerai ma vie, je protègerai la tienne, et même au delà. Je t'aime, et t'aimerai toujours, sans faille, sans doute. Je t'aime mon Anthony, la moitié de moi même, et plus encore... "

Jeudi 17 janvier 2013 à 9:14

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Jeudi 17 janvier 2013 à 9:17

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Mardi 22 janvier 2013 à 18:34

Roulements de tambours... 
Rien ne va mieux. 

Anthony a été voir un chirurgien, a priori, c'est inopérable. 
Imaginez. Vous vous faites agresser, pour rien, par six ou sept personnes (le nombre, huit mois après, reste toujours à déterminer pour moi) gratuitement, violemment, vous et votre compagne, l'affaire est jugée, et mal jugée évidemment, vous gardez les séquelles physiques de cette agression, ainsi que les séquelles psychologiques mais votre travail, votre famille, la justice, semble dénigrer ces maux, vous tombez en dépression, n'arrivez pas à vous sortir de cette situation dans laquelle chaque jour chaque nouvelle angoisse, peur, chaque nouveau mal, nouvelle douleur, paraît insurmontable. Vous tentez tant bien que mal de vous fixer des objectifs tangibles pour ne pas vous enfoncer plus que ce n'est déjà le cas. Premièrement, vous faire opérer du nez, car une grosse douleur est restée depuis cette agression ainsi qu'une grosse cicatrice que vous portez tous les jours à la vue du monde, vous tentez d'avancer, et le chirurgien que vous vous décidez enfin à voir, après des mois d'angoisse et de procrastination vous balance un clair et sec : "C'est inopérable. " ("Vous garderez cette douleur toute votre vie. ")
Au nom de la loi, cette douleur définitive et tous les maux causés par cette agression vaut 2000 euros. C'est le montant des indemnités accordées à Anthony.
Je vous laisse juger. 

Ma douleur a moi ne vaut rien, à quoi fallait-il s'attendre ?
Les personnes qui nous ont agressées ne travaillent pas. Evidemment je parle des deux accusés, car les nombreux autres n'ont jamais pu être inculpés, car soit disant inconnus des deux prévenus... Ils ne travaillent pas, vivent du RSA, des allocations, quand nous deux travaillons dur, dans des métiers difficiles, quand nous deux perdons chaque jour de l'argent depuis ce jour, quand chaque jour nous perdons un peu plus de force face à... face à... 

Il ne faut pas baisser les bras. 
Nous nous aimons, nous sommes toujours aimés, depuis plus de quatre ans et demi, il ne faut pas baisser les bras. 
C'est dur... 
C'est dur de se voir chaque jour un peu plus s'effacer, voir ses forces diminuer, se voir devenir plus faible, plus petit encore que la veille... 
Parfois je me fais peur, et je me dis que de m'en rendre compte prouve que rien n'est perdu. Je ne suis pas encore sous un train, sous l'eau, ou ailleurs. Cette sensation n'est pour l'instant qu'une sensation de l'âme. 
Ma vie passe. Notre vie passe... Elle pourrait être si belle. C'est injuste... 

Vendredi 9 mai 2014 à 13:35

Voilà plus d'un an que je n'ai rien ajouté ici. Le temps a passé, certaines choses vont mieux, d'autres beaucoup mieux, d'autres sont restées les mêmes, mais l'on peut au moins dire que rien n'a empiré. 
Les mois qui ont suivi le dernier article que j'ai posté ici m'ont fait me sentir mieux parce qu'après un premier pas difficile, les suivants se sont faits moins douloureux, moins lourds, et peu à peu, j'ai retrouvé le sourire. 

J'ai commencé par m'inscrire dans une école, et j'ai cherché un patron pour un BTS, en alternance. J'ai passé un premier entretien téléphonique, je m'y suis préparée, et parce que je pense, ça me tenait vraiment à coeur, j'ai eu le coeur noué et les petits papillons du risque d'échouer. 
J'ai eu un second entretien, IRL comme on dit, où j'ai pensé assuré, puis un troisième, que j'ai pensé foiré, où le recruteur a réussi à me destabiliser, comme lorsque l'on fourre le doigt dans une blessure et qu'on tripote. Mais il faut croire que j'ai beaucoup d'autres qualités appréciables, puisqu'après quelques heures d'angoisse, j'ai su écouter le message de mon répondeur, où on me demandait de rappeler. J'étais persuadée qu'on me demandait de rappeler pour m'annoncer que je n'étais pas prise, mais Linda qui a écouté ce message, m'a dit "à la fin, il te dit à bientôt". Il me dit à bientôt ? A bientôt ?

Je pense qu'une joie aussi dérisoire (quoique) ne peut être appréciée que lorsque l'on sait comment c'est tout ça, toute la noirceur qui a fait votre vie, des jours, des mois durant. J'ai l'impression d'avoir eu une maladie, que je croiyais incurable, et d'avoir été guérie. J'ai redécouvert la vie et ses simples petits bonheurs... 

J'ai rappelé et j'ai dit des mots bêtes comme "je suis super, très très très, super contente". Une fois que j'ai raccroché, je crois avoir hurlé et serré Linda dans mes bras. Il y avait Loïc, Mélanie je crois, je ne me souviens plus. Je me rappelle le cri qu'a poussé Loïc lorsqu'il est sorti de la salle et nous a rejoint sur la terrasse, un cri de victoire, pour moi ! Je l'ai attendu tellement longtemps, ce signe, ce pas de plus, cet énorme pas vers le mieux. 

Lorsque j'ai appelé Anthony pour le lui dire, il a deviné tout de suite, au son de ma voix, que la réponse avait été positive. 

S'en sont suivis mes derniers mois comme Chargée de Formation, ma lettre de démission, un moral qui allait déjà un petit peu mieux parce que je sais que je ne finirai pas ma vie dans un fast food, à faire des frites et à me laisser traiter comme de la merde par tous ces gens. 
Mon dernier jour et du caramel plein les cheveux, un petit cocktail d'au revoir avec tous mes amis, un vrai bon moment. J'ai senti que j'avais compté, vraiment. Ca fait du bien. 

J'ai commencé à la banqu et à l'école en septembre 2013, avec un enthousiasme nouveau. La fille triste, qui ne souriait jamais n'existait plus. Je revis, il faut le dire, depuis que j'ai pris ma vie en main. Je ne dis pas que tout est rose, mais mon faible bonheur est à quelques pas, quelques mois, quelques problèmes plus ou moins lourds à porter, d'être là. De se réaliser. 

J'ai une classe assez... Lisse. Ce sont les jeunes d'aujourd'hui et je pense que je ne m'y ferai jamais. J'ai beau n'avoir que 5 ans d'écart avec eux des fois je visualise très bien l'énorme fossé qui nous sépare. Je m'en fous. Je m'en fous. 

Mes plus gros soucis actuels sont Anthony, qui n'a toujours pas quitté son travail et qui, même s'il va mieux, d'une certaine manière, est toujours bouffé par cette ambiance de travail, ce harcèlement. On y est presque, dans quelques temps, trois mois maximum, si tout se passe comme prévu, cette societé de merde sera derrière lui, et même si on doit galérer avec mon salaire d'alternante et avec un chômage pendant quelques temps, le plus noir sera désormais derrière nous. 

Dans un an, comme on peut, dès qu'on peut, on quittera Grenoble pour s'installer n'importe où mais loin d'ici, de cette vie pourrie qui a bien failli nous bouffer tout entiers, et on recommencera à zéro. 

J'ai 23 ans et des poussières, j'ai un amoureux formidable qui j'espère va se relever très vite de toute cette crasse qui l'enlise, dans un an si tout se passe bien, j'aurai un BTS en poche et un CDI si j'ai de la chance (mais je suis réaliste quand même un peu), et nous partirons loin de tous ces mauvais souvenirs.

J'ai presque envie de compter les jours. 

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