Danae

Et donc, je suis.

Mercredi 18 juillet 2012 à 15:53

Enchaîner les états dépressifs à 21 ans, c'est quand même bête, non ?

C'est comme ça, mais je suis pas de ceux qui diront « j'aiiii pourtant tout ce qu'il me faut, m'voyez, tout ce dont j'ai toujours rêvé »... J'ai Anthony, depuis plus de quatre ans maintenant, et j'ai, dans une certaine mesure, des amis et une famille. Mais voilà, le reste est insipide, sans goût, et sans valeur.
J'aime un homme à la folie et cet amour m'angoisse. Je n'ai pas peur de l'aimer, c'est tout le reste qui m'angoisse. Qu'il ait mal, qu'il souffre, qu'il rentre en retard, qu'il n'appelle pas, qu'il soit triste à son tour, triste à cause de moi, triste pour quoi que ce soit.
Ma famille n'est pas ce que je voudrais, au niveau relationnel. J'ai peur de confier mes sentiments à ma mère de peur de la rendre à son tour dépressive, car, je ne me voile pas la face, ces angoisses et cet état dépressif ne viennent pas de nulle part.
J'ai des sœurs, un frère, à qui je parle sans Parler. -quand je leur parle.-
Et mes amis... Les plus importants sont partis, pour la plupart. Je les ai fait partir, parfois violemment, parfois de façon plus insidieuse, sans leur dire, et sans me l'avouer.

Je suis triste en dedans.

L'homme et moi avons été agressé physiquement, il y a moins de deux mois. (...)
Je suis dans un taf dans lequel j'ai atterrit par défaut et par dépit. Par flemme, aussi ? Un travail que j'essaye chaque jour de fuir, d'une façon ou d'une autre, mais jamais assez franchement pour y arriver. Et quand bien même, avec toute l'angoisse, je parviens à faire un pas vers le dehors, le financement d'une école trop chère pour mes finances personnelles est refusé par un organisme qui en a les moyens, lui. Selon belle-maman, je suis trop jeune et on accorde ces formations aux « adultes » qui souhaitent se reconvertir.

Je pense donc ne pas être assez profondément dans la merde pour avoir le droit d'en sortir.

De cette conclusion, j'ai ri.

 

Mercredi 18 juillet 2012 à 16:35

Les gosses jouent dehors, depuis une heure, peut être plus. Dans une réalité améliorée, je leur jetterai non pas des cailloux, mais des bonbons aux somnifères. Ils n'ont rien trouvé d'autre que de jouer au ballon contre les parois chancellantes du local poubelle, situé sous mon balcon. A chaque "buuuut", le bruit du ballon qui claque contre les portes résonnent sur tout le côté de l'immeuble, et pas de bol, je n'habite pas au septième étage, loin de là. La fenêtre du balcon côté cuisine est ouverte et je les entends hurler, s'encencer eux mêmes tels de grands footballeurs. Grande ouverte.
Je n'en suis pas encore à me priver d'un peu d'air pour un peu de calme. 
Ce moment arrivera-t-il, d'ailleurs ? Fermerai-je la fenêtre et bloquerai-je mes orifices auditifs pour un peu plus de calme ?
Vraisemblablement non, puisque l'idée du silence m'angoisse, elle aussi. Foutus sentiments contradictoires. Le bruit, la foule m'angoisse, comme leur contraire. Je ne suis à l'aise qu'en comité restreint.. mais pff ? Je ne suis pas à l'aise. Foutu ordinateur, foutu ventilo, foutu ballon, foutu chaleur.
Je pensai qu'écrire me ferait du bien, et comme j'aurai du le deviner plus tôt, cela m'angoisse. C'est un peu comme se regarder dans un miroir, après tout. Y'a pas d'échappatoire, pas de filtre.
Une perceuse dans un appartement voisin, maintenant. Ce bruit m'angoisse moins, mvoyez. Pourtant strident, dérangeant, mais il me dérange moins. Je me pose la question "pourquoi ?". Qu'est-ce qu'un bruit de perceuse a de différent d'un bruit d'enfant qui joue au ballon ? Qu'est-ce qu'un bruit de perceuse a de moins angoissant que l'absence de bruit ? Ca me rappelle Anthony qui aime le bruit du ventilo, la nuit. C'est pourtant rien d'autre qu'une grosse abeille, qui bourdonne. Est-ce que c'est rassurant, une grosse abeille ? Est-ce que ça a un quelconque rapport avec notre séjour in utero ou un truc du subconscient dans ce genre ? Mouais. 
Vas-y perce, ça me détend. 

Mercredi 18 juillet 2012 à 17:14

Il y a comme un grand vide, droit devant, et j'ai les pieds tout au bord.
Il y a comme un putain de vide.
J'ai comme ma vie qui défile et je peux pas l'attraper, c'est comme un putain de train en marche et je peux pas y monter. 
J'ai déjà vécu ça, je veux pas que ça recommence. Je sais ce que c'est d'être petite et recroquevillée à l'intérieur de soi, je sais le mal que ça fait et je le sens m'envahir, comme prendre le dessus. 
Ma mère m'a appelé, trois fois. J'ai pas répondu parce que mes larmes m'empêchent de parler. J'ai envoyé un message à Marion "Je déprime". Elle m'a répondu "Il faut pas (...)". 
C'est vrai il faut pas. 
Quand j'ai reçu la lettre de refus, ma première réaction a été de dire "c'est pas grave". C'est ma réponse à tout. "C'est pas grave".
J'ai dis à Anthony que tant qu'il était à mes côtés, je ne baisserai pas les bras, j'avancerai. Heureusement qu'il est là. Et c'est vrai, tant qu'il sera là, tout, enfin, ça ira bien. Je vais réfléchir, prendre une douche, me reposer, rappeler ma mère pour lui dire que je ne vais pas me suicider, et essayer de penser à autre chose. 
Mais il va falloir trouver une solution. Je peux pas continuer comme ça. 

Jeudi 19 juillet 2012 à 10:10

Bon.
Il est dix heures zéro deux, et je vais sans doute pas tarder à partir travailler. Je suis prête, du moins j'ai pris ma douche, séché mes cheveux, les ai attachés parce que je n'aime pas la tête qu'ils ont aujourd'hui et que j'avais la flemme d'en faire quelque chose. J'ai préparé la tenue du taf que je déteste, dans laquelle j'ai l'air d'une femme de ménage mais qui au sein de mon travail me donne certaines responsabilités. Enfin aux yeux des autres, parce qu'à mes yeux, elle ne vaut rien. 
Une stupide chemise rose claire, ils ont choisi du rose clair. C'était sans doute pour se foutre de ma gueule à l'époque, parce que lorsque l'on me connait, on ne m'impose pas de vêtements roses clairs.
Bref cette stupide chemise que j'ai tant attendue et ensuite tant détesté est vite devenue rose grisâtre, et c'est sans doute une couleur qui déjà me définie un peu mieux. J'en étais fière pour ce qu'elle représentait, l'évolution au sein de l'équipe tout ça, tout en la détestant parce que je continue à la porter alors qu'en réalité j'aimerais la brûler. La découper en tout petit morceaux et en parsemer la bagnole de mon boss, acheter une bombe de peinture de la même horrible couleur et faire de jolis dessins très explicites accompagnés de mots tout aussi explicites, mvoyez. 
Et je porterai cette chemise pendant sept heures aujourd'hui. 
Je vais devoir annoncer à mes très chers collègues que mon dossier anonyme de financement d'un BTS que j'aurai du faire il y a quatre ans déjà a été refusé parce que je cite vaguement la lettre de l'organisme responsable "tout dossier ne peut être accordé" enfin un truc du genre. 
Oui parce que les gens ont eu ce réflexe de me demander "mais pourquoi ??". Si je savais, encore, mais il est clair que beaucoup de malchance en est la cause, non ? Je ne suis qu'un putain de chat noir. 
Dans un blog rose crade comme ma chemise. 

Vendredi 7 décembre 2012 à 2:15

Les jours passent... 

C'est fou comme un jour qui est sensé être festif te rappelle, telle une bonne claque dans la gueule, que le temps passe mais que rien ne s'améliore, et qu'au contraire tout empire, tout empire... 

J'ai eu vingt-deux ans aujourd'hui, et je me suis fiancée ce soir. 
Je suis en pleine dépression depuis, ... Depuis quand déjà ? Toute ma vie ?
C'est l'impression que j'ai. 
Je me fiance avec l'homme de ma vie, en dépression lui aussi. 
On est comme tous les deux sur cette putain de corde raide qui se ramolie, on fait des projets parce qu'on s'aime plus qu'il n'est imaginable tout en sachant dans quelle merde -la dépression- on est enfoncés tous les deux, depuis cette agression et tous ces maux que ça a réveillé. 
On est comme pris au piège, les pieds collés au sol et tout le reste tourne, autour de nous deux qui nous aimons. Tout tourne et nous file la gerbe. 

Ce matin je disais à Carine que j'avais l'impression que la moi d'avant n'avait jamais existé, que les souvenirs d'elle s'estompent peu à peu pour laisser place à la nouvelle moi, la pourriture-moi, la faible, la craintive, la déprimée, la vide. 
L'autre tambourine à l'intérieur mais j'ai pas de solutions. 
J'ai pas de lumière nulle part tout est noir, à part lui. 'tain si j'l'avais pas...

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